Julien Rémillard, un homme d’affaires québécois, se retrouve dans une situation délicate après avoir investi près de 30 millions de dollars dans «The One», un projet immobilier d’envergure qui détient le titre de plus grande maison jamais construite à Los Angeles.
Présentée initialement comme un chef-d’œuvre de luxe, cette propriété est vite devenue un gouffre financier, alimentant les litiges et les accusations de gestion douteuse. Alors que la demeure s’est vendue bien en deçà de sa valeur projetée, Rémillard tente aujourd’hui de récupérer ses investissements devant les tribunaux californiens.
La maison la plus chère jamais vendue aux enchères
Cette résidence gigantesque, initialement mise sur le marché à 500 millions de dollars US, a vu son prix chuter à 295 millions lors de sa mise en vente officielle en 2021, avant d’être finalement vendue aux enchères pour seulement 141 millions l’année suivante. L’entreprise derrière le projet a éprouvé d’importantes difficultés financières au cours de la construction, laissant derrière elle de nombreux créanciers impayés, dont Inferno Investments, la firme de Julien Rémillard.
Julien Rémillard accuse Crestlloyd LLC, l’entreprise (aujourd’hui insolvable) derrière le projet, ainsi que son promoteur, Nile Niami, de mauvaise gestion et de malversations. D’après les documents juridiques, plusieurs millions de dollars auraient été détournés au profit d’autres investissements immobiliers et pour le bénéfice personnel de Nile Niami et son ex-conjointe.
Un partenariat en ruines
Rémillard et Niami étaient des amis de longue date, ayant connu de nombreux succès professionnels ensemble, notamment la vente de résidences à des célébrités comme P. Diddy et Floyd Mayweather. Cependant, leur relation se serait dégradée en raison des difficultés financières rencontrées lors du projet The One. L’endettement croissant du projet aurait contraint Niami à solliciter des fonds supplémentaires auprès de Don Hankey, un milliardaire californien ayant fait fortune dans le prêt automobile, ce qui aurait placé Rémillard dans une fâcheuse situation.
Selon la poursuite, un document attribué à la firme de Rémillard, dans lequel elle renonçait à son rang prioritaire de créancier, comporterait une signature falsifiée. Inferno Investments accuse également la firme de Don Hankey, qui a investi 82,5 M$ US dans le projet, d’avoir recours à des pratiques jugées «prédatrices et inéquitables». Ces actions incluraient l’imposition de taux d’intérêts excessifs et un stratagème visant à s’approprier un actif de grande valeur, tout en laissant les autres créanciers sans recours.
Qui est Julien Rémillard?
Julien Rémillard n’est pas un nom inconnu au Québec. Fils de Lucien Rémillard, figure emblématique de la gestion des déchets, il a été copropriétaire de la chaîne de télévision V avec son frère Maxime. Aujourd’hui, il préside Evirum, une firme spécialisée dans le courtage de matières résiduelles. Sa participation dans The One était censée être une nouvelle percée audacieuse dans l’immobilier de luxe.
Une demeure hors du commun
La demeure The One, répartie sur plus de 105 000 pieds carrés, offre un niveau de luxe inégalé :
- 21 chambres et 42 salles de bain
- Un cellier pouvant accueillir 10 000 bouteilles
- Des espaces de divertissement incluant un gym, un spa, un salon de beauté, une allée de bowling, une boîte de nuit et un cinéma
- Un garage pouvant abriter jusqu’à 50 voitures
- Cinq piscines, dont une extérieure avec vue imprenable sur Los Angeles
- Un terrain de golf privé
Malgré ces caractéristiques spectaculaires, le projet n’a pas su éviter le naufrage financier. Vous pouvez voir la résidence en image juste ici.
Quel avenir pour cet investissement?
La bataille juridique qui se joue en Californie pourrait encore s’étendre sur plusieurs années. Pour Julien Rémillard, l’enjeu n’est pas seulement financier, mais aussi personnel, marquant la fin d’une amitié et remettant en question sa stratégie d’investissement.
Pendant que The One incarne les excès et les risques de l’immobilier de luxe, Montréal, de son côté, se fait remarquer sur la scène internationale. La vente récente d’un appartement en copropriété pour 18,75 millions de dollars établit un nouveau record, propulsant ainsi la métropole sur la scène de l’immobilier haut de gamme.