Un des bons arguments que j’entend poussant les gens à acheter une habitation neuve est la simplicité: « En achetant du neuf, pas de soucis de vis caché », « le neuf ça brise moins vite », « le neuf c’est garanti », etc. Bien oui! je crois qu’acheter une habitation neuve compte plusieurs avantages mais parfois certains soucis peuvent se présenter. Voici une de ces histoires d’horreur à vous donner le goût d’habiter dans une tente.
Tout commence au début mai 2015, Myriam cherche un condo dans le sud de Montréal, c’est sa première maison et elle trouve l’idée d’acheter une habitation neuve très alléchante. Elle finit par trouver un projet à son goût situé proche de son emploi, dans un quartier prometteur tout semble parfait pour Myriam. La seul problématique est que Myriam cherchait une unité de 1000 pieds carrés mais aucune unité était de cette dimension. Aucun souci, le vendeur lui donne la possibilité de joindre deux unités pour créer cette unité à son goût, cette unité de rêve. La livraison de cette unité est prévue pour décembre 2015.
En janvier, le projet n’est toujours pas livré, mais Myriam n’est pas dupe, elle sait que les livraisons sont souvent retardées. Pour s’assurer du suivi, elle va régulièrement visiter le chantier. Malaise, Myriam connaissant quelques normes en construction se rend compte que plusieurs éléments ne sont pas respectés. L’élément le plus inadmissible: il n’y a pas de membrane résistante à l’eau derrière la céramique dans la salle de bain. Des graves problèmes de moisissures sont déjà à envisager et elle n’a toujours pas emménagé. Myriam se dit que c’est sûrement un oubli, elle envoie donc un courriel au promoteur lui demandant si cela est normal. Malheureusement le courriel reste sans réponse.
Prenant son courage à deux mains, Myriam prend contact avec l’arrondissement pour demander les plans de son unité et obtenir de l’information sur cette fameuse membrane. Elle se rend alors compte que les plans remis à l’arrondissement font fi des modifications apportées pour obtenir la dimension qu’elle recherchait. Sous le choc, elle essaie de contacter le promoteur mais toujours pas de nouvelle. Elle explique donc elle-même les modifications à l’arrondissement qui interdit immédiatement cet agrandissement puisque une pièce ne comptera pas de fenêtre. Sidérée, Myriam essaye vainement de contacter son promoteur…
C’est en janvier 2016 que Myriam se fait convoquer pour l’inspection avant la prise de possession de l’unité. Myriam, consciente des nombreux soucis déjà constatés lors de sa visite sur le chantier, convoque un inspecteur pour analyser l’unité. Après une heure d’attente, le vendeur finit par arriver à l’unité pour ouvrir la porte. La situation est catastrophique:
– Trou dans la porte
– Comptoir (quartz – concept tendance) sans espace pour l’assise
– Douche non complétée
– Trou dans le mur
– Aucune ventillation
– Pas d’eau courante
– Deux tuyaux tombent dans la même (échangeur d’air + laveuse)
– Porte-patio installée à l’envers
Myriam refuse l’unité et demande de fixer toutes les incongruités avant qu’elle se présente au notaire. Elle parle aussi de la problématique de la pièce sans fenêtre, le vendeur lui dit que des corrections seront apportées pour satisfaire l’arrondissement. Peu après, Le promoteur l’informe d’un taux d’intérêt de 7% par jour si elle ne va pas prendre possession de son unité au notaire. Myriam fait analyser cette drôle de formalité par son avocat qui lui dit de ne pas la considérer et de garder espoir.
C’est finalement un mois plus tard que Myriam est réinvitée à visiter son unité cauchemardesque. Malgré le fait que plusieurs correctifs demandés n’aient pas été effectués, Myriam accepte l’unité. N’ayant pas dit son dernier mot, elle poursuit le promoteur pour le temps perdu et toutes les modifications qui n’ont pas été faites.
Myriam est entrée dans son condo en mai, il reste plusieurs problématiques dans son unité. Elle est très peu satisfaite de son achat. Elle en a fait par à ses copropriétaires qui la nomment vice-présidente du syndicat où elle ne cesse de trouver des problématiques aux promoteurs.
Myriam aujourd’hui cherche à dénoncer son condo cauchemar, toutes les problématiques n’ont toujours pas été résolues et certaines se sont ajoutées… Bref, le fin mot de l’histoire n’est pas pour aujourd’hui. Mais une morale se doit d’être tirée pour tout futur acheteur d’habitation : Vous ne serez jamais assez prudent, exigez des reçus, visitez le chantier régulièrement et retardez vos mises de fonds si vous avez un doute. Le site de Condo Legal offre une foule d’informations qui pourront vous aider à bien superviser la construction de votre nouveau condo afin qu’il reste… de rêve! Une habitation est un gros achat et vous devez sentir un lien de confiance entre vous et le promoteur.
* Myriam ne veut pas révéler sa vraie identité non plus que celle du promoteur afin d’éviter les poursuites inutiles, des pourparlers entre les deux parties sont encore en cours, à suivre.
** Images à titre indicatif seulement pour protéger les deux parties.