Longtemps pivot de l’ère industrielle, ce quartier de Montréal s’est transformé de manière impressionnante au fil du temps. Théâtre d’une partie importante de l’histoire de Montréal, le Griffintown d’aujourd’hui est à la fois actuel et teinté de patrimoine. Découvrez le contraste de ce quartier avec cinq bâtiments d’hier à aujourd’hui.
La présence industrielle dans le quartier s’est accrue suite à l’ouverture du Canal de Lachine en 1826. Cette croissance s’accentue davantage avec l’arrivée du chemin de fer Montreal & Lachine. Le quartier change constamment au cours du 20e siècle, entre autres à cause de divers enjeux économiques.
Après 1960, plusieurs industries quittent le quartier et plusieurs bâtiments, tant résidentiels qu’industriels ou institutionnels sont démolis. En 1992, dans le cadre du 350e anniversaire de la ville, Montréal se dote de nouveaux plans directeurs pour cet arrondissement. L’orientation de ces plans met l’accent sur l’importance de revitaliser Griffintown. Le développement de la cité du multimédia en 1997 et l’ouverture du Canal de Lachine à la navigation de plaisance en 2002 en sont de bons exemples.
Griffintown est aujourd’hui un quartier très vivant. Bâtiments historiques et contemporains cohabitent de façon à la fois harmonieuse et contrastante. Il est maintenant reconnu comme quartier branché au niveau culturel et technologique. Les restaurants, cafés de spécialité et petits commerces qui y ont pignon sur rue sont très tendance. Témoins d’une partie de l’histoire de Montréal, découvrez ces 5 bâtiments patrimoniaux de Griffintown.
La Tour d’aiguillage Wellington – 1230 rue Smith
Cet ancien poste de contrôle de trois étages date de 1931. Il était autrefois dédié à l’opération du pont levant de la voie ferrée appartenant au CN. La forme tronquée du bâtiment fut conçue pour permettre la circulation en bordure du Canal de Lachine. Lors de sa fermeture définitive, les appareils et matériel techniques qui y étaient encore installés ont été envoyé au musée ferroviaire de Saint-Constant. Suite à des appels à projets lancés par la ville de Montréal, La Tour est aujourd’hui un incubateur culturel. Les Ateliers créatifs Montréal et Manoeuvres y créent des événements éphémères depuis 2017. D’ici 2019, la reconversion du bâtiment devrait être complétée faisant de La Tour officiellement un lieu culturel.
La maison Keegan – 175 rue de la Montagne
Cette petite maison fait l’objet d’une énigme jamais résolue. Elle n’est apparu sur les plans historiques qu’en 1865. Son architecture est toutefois significative d’un style des années 1820. On a donc estimé sa construction autour de 1825. Il s’agirait de la plus vieille maison du quartier. En 2015, elle a été déménage afin de lui éviter la démolition dans le cadre d’un nouveau projet immobilier. Le promoteur soucieux de l’histoire rattachée à cette maison l’a intégrée de manière commémorative au plan du projet de condos Le Brickfields. La petite maison du 175, rue de la Montagne a été revampée et sera une partie du hall d’entrée à cet immeuble dernier cri.
L’ancien chalet du Square Gallery – 128, rue Murray
Cet bâtiment date du début des années 30. À l’époque de la Grande Dépression, un nombre élevé de citoyens sont accablés par le manque d’emploi. Le maire Camillien Houde lance un projet visant à embellir un peu la vie des citoyens. Le chalet servira de centre récréatif et donnera ainsi accès aux moins nantis à des toilettes et un bain public. Érigé sur le site qui était autrefois le Square Gallery, il est abandonné et reclus du secteur de développement actuel. Sous une apparence un peu austère, cet édifice comporte plusieurs éléments architecturaux d’intérêts. Plusieurs détails dont des plaques métalliques embossées et ses bas reliefs illustrent son style art déco.
Le poste de police no 7 – 217-219, rue Young
Ce petit bâtiment de 143 ans a été le poste de police de Griffintown. Les fonctions de l’édifice expliquent bien sa position stratégique ainsi que son revêtement de pierre (autrefois réservé aux édifices publics). La petite construction comporte également une corniche ouvragée en bois et des ornementations de pierre sculptée. Il s’agirait peut-être du plus vieux poste de police de l’île de Montréal. En 1985, la compagnie du Théâtre du Centaure s’y est installé. Depuis lors, l’ancien poste de police est devenu un local de répétition, en plus de leur servir d’atelier de création et d’entrepôt.
Restaurant Le Serpent – 745, rue Ottawa
Depuis 2002, l’ancien bâtiment industriel de la Fonderie Darling abrite un centre d’art, juste au-delà de la limite nord du quartier. En 2014, l’Atelier In Situ réalise la rénovation complète de l’édifice pour le restaurant Le Serpent, ainsi nommé en faisant référence à l’immense conduit de ventilation visible en toiture. Convivialité, qualité lumineuse, ouverture des espaces et matérialité chaleureuse se côtoient finalement dans l’ancienne structure. Un lieu désormais unique et prisé de Griffintown. Il s’agit sans doute d’un cas exemplaire de réutilisation du patrimoine industriel.
Au cœur d’un débat entre citoyens et promoteurs, la préservation du patrimoine de Griffintown traduit bien à quel point c’est encore un quartier en mouvance. D’autres images dans Griffintown- Le quartier se dessine un autre article de Guide Immo. Un sujet passionnant à suivre pour les amoureux d’histoire et de Montréal. Et si vous c’est le coup de foudre inconditionnel et que le temps est venu d’acheter ou louer un condo dans le secteur pour vous, voici une liste exhaustive des projets d’habitations neuves de Griffintown.