La construction résidentielle est en chute libre depuis quelques mois avec une réduction massive des mises en chantier comparativement à la même période il y a un an.
Dans la région de Montréal, les choses ont été particulièrement difficiles, avec le pire mois de juin jamais vu depuis 25 ans. La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a dénombré seulement 908 mises en chantier dans la région montréalaise, une diminution de 71% par rapport aux 3110 nouveaux logements de juin 2022. Cette tendance à la baisse survient alors que la province québécoise traverse un déficit important d’habitations pour loger sa population.
Une descente abrupte pour l’abordabilité du logement
En juin 2023, la mise en chantier de logements a diminué dans cinq des sept régions métropolitaines de recensement (RMR). Seules Gatineau, avec 427 unités, et Trois-Rivières, avec 277 unités, ont enregistré une hausse des mises en chantier. L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a souligné dans son Bulletin de l’habitation que le mois de juin 2023 marquait le dixième mois consécutif de la diminution des mises en chantier. Le portrait d’ensemble pour le premier semestre de l’année est indéniablement négatif. Le nombre de mises en chantier a reculé de 48% comparativement au premier semestre de 2022.
Trois éléments responsables
La hausse des taux d’intérêt, la pénurie de main-d’œuvre et la hausse des coûts de construction sont les principaux responsables du ralentissement actuel. Inévitablement, l’impact de la baisse des mises en chantier se fait sentir et se traduit par des loyers et des prix d’achat excessivement élevés.
Les acheteurs montréalais n’ont jamais été soumis à des conditions aussi difficiles. Au premier trimestre 2023, la mesure globale de l’indice d’abordabilité RBC (Royal Bank of Canada)se situait près de son plus haut niveau jamais atteint: 51,9%. Ce pourcentage signifie que les nouveaux acheteurs doivent dédier environ 52% du revenu médian des ménages pour couvrir les coûts de leur propriété. L’un des seuls aspects positifs révélés par les données de la SCHL est que le rythme de construction s’est accéléré en juin par rapport à mai. Le rythme annuel des mises en chantier au Québec est ainsi passé de 21 309 en mai à 25 049 unités en juin, une accélération de 18%.
Les conditions actuelles suscitent des inquiétudes quant à une aggravation de la pénurie de logements, laissant entrevoir des défis croissants dans le domaine résidentiel. Pour atténuer cette situation préoccupante, il est essentiel que les gouvernements mettent en place des politiques favorisant la construction de logements abordables et le soutien à l’industrie de la construction comme l’aborde cet article sur la crise du logement.