Un tout nouveau procédé de traitement du bois est arrivé au Québec, et le produit de finition qui en résulte propose des qualités surprenantes !
Issue du Japon, la technique du Shou-sugi-ban consiste à carboniser le bois pour améliorer ses propriétés et lui donner un aspect séduisant. Le bois est brûlé sur des braises ou avec un chalumeau, puis recouvert d’huile naturelle. Une pellicule de bois carbonisé est créée à sa surface, le rendant à la fois résistant aux intempéries, au feu et aux insectes!
Pouvant être utilisé autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le Yakisugi – c’est le nom donné au bois une fois brûlé – est beaucoup plus durable que les autres produits de finition du bois disponibles sur le marché ; on estime son espérance de vie à plus de 80 ans ! De plus, le produit fini n’a pas besoin d’être recouvert de teinture ni de vernis ; il nécessite très peu d’entretien, donc l’investissement initial en vaut largement la chandelle.
Ses qualités esthétiques sont aussi indéniables ! Une variété de finis peuvent être créés, que ce soit zébré, lisse, craquelé ou tacheté, en jouant avec le temps de carbonisation. Les teintes foncées laissant paraître les motifs naturels du bois ajoutent une touche raffinée aux revêtements de meubles, par exemple. Des couleurs peuvent même être appliquées sur le bois avec de la peinture de lait, mais cela rend le produit légèrement plus cher.
Pas étonnant donc qu’architectes et designers s’y intéressent fortement. Le président de la compagnie montréalaise Arbres et Bois, pionnière dans le bois brûlé au Québec, a d’ailleurs affirmé avoir « de plus en plus de clients professionnels comme des designers, architectes, entrepreneurs, décorateurs ». Daniel Rose soutient que la réponse est très positive et que le Yakisugi se popularise par le bouche-à-oreille. On peut s’attendre à en observer de plus en plus! Les images suivantes montrent une résidence à Sutton de l’Atelier Pierre Thibault ainsi qu’un complexe d’habitation de la firme Kanva qui font usage du bois calciné comme revêtement extérieur principal. L’autre exemple est un immeuble de la firme Zwarthout. Les résultats sont plutôt alléchants! [caption id="attachment_5709" align="alignnone" width="639"] Source : pthibault.com/chantier-en-cours-la-maison-larcher/[/caption] [caption id="attachment_5705" align="alignnone" width="639"] Source : kanva.ca/elaa/?rq=El%C3%A4%C3%A4[/caption] [caption id="attachment_5708" align="alignnone" width="639"] Source : lapresse.ca/le-soleil/maison/deco/201611/03/01-5037608-le-bois-brule-un-materiau-deco-fascinant.php[/caption]
Le bois brûlé offre également à l'intérieur des bâtiments un fini riche et raffiné. En voici quelques exemples. La première photo présente un projet de manteau de foyer québécois, celui d’Espace Bois. Les autres réalisations sont d’Urbanadd Architects et de Zwarthout.
[caption id="attachment_5706" align="alignnone" width="639"] Source : lapresse.ca/le-soleil/maison/deco/201611/03/01-5037608-le-bois-brule-un-materiau-deco-fascinant.php[/caption] Quelques bémols à noter :- la carbonisation permet une gamme limitée de couleurs de finition
- lorsque brûlé, le bois doit être neuf et le prix est plus élevé (5$/pied carré) que pour les bois de revêtement traditionnels. Cependant, les bois traditionnels durent en général de 15 à 30 ans, ce qui est beaucoup moins que le Yakisugi !