Les espaces d’Abraxas, situés dans le quartier du Mont d’Est à Noisy-le-Grand en France, incarnent un état d’esprit unique où architecture, culture et urbanisme s’entrelacent. Conçues en 1983 par le célèbre architecte espagnol Ricardo Bofill, ces structures, semblant surgir d’un film de science-fiction, attirent autant les amateurs d’architecture que de cinéma.
Un style postmoderne audacieux
Les espaces d’Abraxas se démarquent par leur style postmoderne, teinté d’influences néo-classiques. Le projet comprend trois éléments principaux :
- Le Théâtre : Une structure semi-circulaire majestueuse, à la fois imposante et évocatrice de l’architecture antique.
- L’Arche : Une arche colossale qui relie les différents édifices tout en créant un passage symbolique et fonctionnel.
- Le Palacio : Une barre d’immeuble de 18 étages, à la fois résidence et œuvre d’art, comprenant 600 logements.
Ensemble, ces éléments composent un paysage urbain unique, souvent comparé à des décors de cinéma futuriste.
Une scène de tournage prisée
La singularité des espaces d’Abraxas n’a pas échappé au monde du cinéma. Ce lieu a servi de décor pour plusieurs productions emblématiques, dont les films Brazil, Bigbug et Hunger Games : La Révolte – Partie 2. L’ambiance presque surnaturelle des lieux offre un terrain idéal pour raconter des histoires hors du temps.
Entre admiration et controverse
Les Espaces d’Abraxas, composés aux deux tiers de logements sociaux, incarnent la vision d’un « palais du peuple » imaginé par Ricardo Bofill. En s’inspirant des codes néo-classiques propres aux temples et aux palais – colonnes, chapiteaux, arches –, l’architecte a voulu offrir aux classes populaires une architecture habituellement réservée aux élites et aux lieux sacrés.
Si les espaces d’Abraxas suscitent l’admiration pour leur audace architecturale, ils n’échappent pas aux critiques. La densité du bâti et l’entretien parfois défaillant ont alimenté des débats sur leur habitabilité. Sur le plan social les espaces d’Abraxas sont considérés comme un échec, y compris par leur architecte, du fait de nombreux problèmes d’insécurité. En effet, la complexité de l’architecture complique considérablement l’intervention des forces de l’ordre. Les couloirs de circulation se croisent et se superposent, formant un véritable labyrinthe difficile à maîtriser. Malgré les nombreuses menaces de démolition au fil des années, ce site demeure un symbole puissant de la volonté de réinventer l’urbanisme dans les années 1980.
Une renaissance
Aujourd’hui, les espaces d’Abraxas font l’objet d’un regain d’intérêt. Des projets de rénovation et de mise en valeur cherchent à préserver leur identité tout en améliorant le cadre de vie des résidents. Cet élan reflète l’importance culturelle et patrimoniale de ce lieu emblématique.
En 2018, un ambitieux projet de rénovation des espaces d’Abraxas a été dévoilé sous la supervision de Ricardo Bofill. Cette initiative a mené à l’inauguration d’un centre culturel dans le Palacio en 2021, tandis que le quartier environnant est en pleine transformation avec la construction prévue de 800 nouveaux logements.
Une invitation à la découverte
Les espaces d’Abraxas, à la fois intrigants et fascinants, méritent une visite attentive. Ils invitent à réfléchir sur le rapport entre l’homme et son environnement bâti, tout en offrant une expérience visuelle unique. Un véritable bijou architectural à découvrir au cœur de la Seine-Saint-Denis!
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