Découvrez cette incroyable réhabilitation d’une vieille cimenterie réalisée par l’architecte espagnol Ricardo Bofill !
Il était une fois, dans une ville d’Espagne, une cimenterie désaffectée. Construite au sortir de la première guerre mondiale, lorsque Ricardo Bofill la découvrit en 1973, fermée depuis des lustres, elle n’avait d’autre utilité que de gâcher le paysage . L’architecte s’en porta acquéreur avec le défi de faire du vieux bâtiment, son lieu de travail mais aussi son lieu de vie : « Nous avons trouvé d’énormes silos, une haute cheminée, quatre kilomètres de conduits souterrains, des salles des machines complètes…C’était en 1973 et ce fut notre première rencontre avec la cimenterie. » Ricardo Bofill
Les gros des travaux qui s’est étalé sur deux ans (1973-1975), a permis à l’architecte et son équipe de transformer de façon remarquable la vieille cimenterie.
Récupérer l’espace
En premier lieu, il a fallu détruire pour récupérer l’espace et les formes à coup de dynamite et de marteau-piqueurs. Les 30 silos étaient remplis de ciment, et le bâtiment avait été modifié plusieurs fois au gré des besoins de l’industrialisation. Certaines parties avaient été condamnées et murées. Le souhait de Bofill : sculpter cette structure hors normes et sans cohérence pour en faire une œuvre d’art.
La végétation
L’architecte a choisi d’intégrer un luxuriant mélange de plantes et d’arbres pour effacer l’esprit industriel du bâtiment. Les plantes devaient pouvoir croître en s’appropriant les murs et les espaces pour y amener de la vie. Cette étape qui fut la deuxième phase du projet a demandé quelques temps avant que ses effets ne soient notables. Elle demeure en constante évolution au gré de la croissance des végétaux installés.
La structure
La troisième phase, et non la moindre : redéfinir la vocation des espaces en donnant une nouvelle structure aux lieux. Pour faire en sorte que ces espaces passent d’industriels à habitables, fenêtres et portes sont venues mettre vie dans les murs de ciments. La vocation des différentes parties du bâtiment a aussi été précisée : une partie habitation, une partie pour les bureaux de la firme d’architecture.
La vielle cimenterie est ainsi devenue la maison de l’artiste, et les locaux de travail de sa firme RBTA (Ricardo Bofill Taller de Architectura). L’ancienne partie des silos a fait place au studio de travail et ce, sur quatre étages!
L’ancien hall de la cimenterie est devenu « La Cathédrale », une vaste espace d’exposition et de réunion, ainsi baptisée en raison des 10 mètres de hauteur de ses plafonds. Conservés et mis en valeur, certains équipements de l’ancienne usine demeurent les artefacts témoins d’un autre temps.
La partie habitation est phénoménale de par l’ampleur de ses espaces. La simplicité du design, alliée à la structure presque démesurée du bâtiment, donne un résultat complètement spectaculaire!
Ricardo Bofill a certes redéfini l’expression « construire des châteaux en Espagne » avec cette folle métamorphose ! Il a prouvé que n’importe quel espace peut être redéfini et trouver une vocation nouvelle. Une bien belle histoire, à l’instar de celle du musée Zeitz-MOCAA que je vous invite à découvrir si ce n’est déjà fait.